Peuples autochtones
Consignes générales pour assurer une rédaction respectueuse des peuples autochtones :
- On reconnaît que les Premières Nations, les Inuits et les Métis ont des identités distinctes. Le mot « autochtone », qui ne s’applique pas à un peuple en particulier, peut être utilisé pour désigner à la fois les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Le collectif « Premières Nations » exclut les Métis et les Inuits.
- Pour reconnaître la diversité des peuples, on emploie le pluriel pour décrire les cultures et les communautés autochtones (et non la culture ou la communauté autochtone).
- On met la majuscule à « Première » et à « Nation » dans le terme Première Nation. On met également la majuscule au mot « Nation » utilisé seul lorsqu’on fait référence au nom d’une entité autochtone administrative ou politique.
- On évite d’utiliser les verbes au passé lorsqu’on écrit sur les peuples autochtones; on utilise plutôt le présent (« ils pratiquent des cérémonies » plutôt que « ils pratiquaient des cérémonies »).
- On n’utilise pas un langage qui soutient la pensée coloniale selon laquelle les peuples autochtones sont incapables de s’occuper eux-mêmes des choses. Par exemple : « Nous responsabiliserons les peuples autochtones afin d’améliorer leurs résultats en matière de santé. »
- On n’utilise pas de possessif quand on parle des peuples autochtones vivant dans un pays (les « Premières Nations au Canada » et non « les Premières Nations du Canada »).
- On privilégie la graphie autochtone. Par exemple, les Mi’kmaq au lieu des Micmacs. Si, pour différentes raisons, il est préférable d’utiliser le terme francisé (alphabet, accents, graphies divergentes), utilisez le mot français entré dans l’usage entre parenthèses après la graphie autochtone, en apportant une précision s’il est avantageux de le faire. Par exemple : Il est fier locuteur du Tāɬtān (ou tahltan, langue dénée).
- Nous préférons le terme « communautés autochtones » au terme « collectivités autochtones », car ce premier terme évoque davantage l’idée d’appartenance et de lien social que nous souhaitons souligner.
- Nous préférons parler des « personnes autochtones » ou des « peuples autochtones » plutôt que des « Autochtones » afin de reconnaître l’identité de chaque personne. Nous faisons ainsi preuve de respect envers l’individualité de ces personnes tout en reconnaissant leur héritage culturel.
- Les mots « Aîné » et « Aînée » (Elders) prennent la majuscule pour indiquer un honneur. Les Aînées et Aînés, qui sont reconnus pour leurs enseignements ainsi que l’harmonie et l’équilibre de leurs actions, peuvent être relativement jeunes. On emploie également la majuscule pour « Gardienne du savoir » et « Gardien du savoir ».
Inuits
Le Partenariat suit la plus récente recommandation du Bureau de la traduction selon laquelle on accorde en genre et en nombre le nom « Inuit » et l’adjectif « inuit ». Selon cette recommandation, le respect des appellations officielles demeure toutefois primordial (noms d’organisations, titres de loi, etc.). Par conséquent, les formes invariables (inuk et inuit) et les formes francisées (par exemple inuite et inuits) pourraient figurer dans un même document.
Par ailleurs, comme le mot « Inuit » dans la langue inuktitut signifie « le peuple », il n’est pas d’usage de parler des « peuples inuits », car cette formulation serait redondante.
Collaboration avec les peuples autochtones
Le Partenariat parle régulièrement de sa collaboration avec des communautés, des organisations et des gouvernements des Premières Nations, inuits et métis. Nous privilégions l’emploi des adjectifs et non des substantifs pour décrire ces intervenants. On parlera donc de la collaboration du Partenariat avec des communautés, des organisations et des gouvernements des Premières Nations, inuits et métis plutôt que des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Cette tournure met l’accent sur la représentation sans impliquer une possession directe. Elle a également l’avantage d’être moins lourde.
L’ordre dans lequel sont nommés les Premières Nations, les Inuits et les Métis dans une phrase relève d’un choix délibéré et doit être repris dans la traduction.
Personnes non autochtones
Dans les textes en anglais, on peut rencontrer le mot settler pour décrire les personnes issues de la colonisation. En raison de connotations négatives, il n’est pas conseillé de le traduire par « colon » ou « colonisateur », ces termes relevant du domaine historique. Si on veut attirer l’attention au fait que les personnes concernées au Canada sont d’ascendance européenne, on les décrira comme personnes issues de la colonisation. Selon le contexte, il est aussi possible de les désigner comme personnes allochtones ou non autochtones.
Francophones
Dans les textes en français du Partenariat, il importe de tenir compte du fait que les francophones au Canada ne sont pas qu’au Québec. Environ un million de francophones sont membres de communautés de langue officielle en situation minoritaire au Canada. Ils ont une culture distincte, un vécu qui leur est propre et une identité particulière. Nous veillons donc à ne pas employer le mot « québécois » comme synonyme de « francophone » et d’autres tournures qui effacent les communautés francophones canadiennes à l’extérieur du Québec.
D’ailleurs, comme notre contenu en français s’adresse largement à un public canadien, nous privilégions en tout temps la terminologie, les expressions et le vocabulaire canadiens. Lorsqu’un texte est précisément destiné à un public québécois (une présentation pour un groupe d’intervenants œuvrant au Québec, par exemple), on privilégiera les expressions et termes québécois.
Diversité raciale et ethnoculturelle
La race est une catégorie utilisée pour classer les personnes dans des groupes fondés principalement sur des caractéristiques physiques telles que la couleur de la peau.
L’ethnicité est une catégorie socialement définie décrivant un groupe de personnes qui partagent une culture, une tradition, une langue, une histoire, un lieu géographique, une religion et parfois une identité raciale.
Plutôt que de parler de « minorité raciale », de « minorité visible » ou de « personne de couleur », on parle de « personne racisée ». L’emploi des termes « non-blanc » et « personne de couleur » n’est pas conseillé, car ces termes étaient utilisés dans les périodes de ségrégation. Le terme PANDC (personnes autochtones, noires et de couleur) ne fait pas l’unanimité et tombe en désuétude, donc il est déconseillé.
Diversité des capacités
Pour parler des différences de capacités cognitives, socioémotionnelles et physiques, on utilise un vocabulaire précis et neutre. On ne porte pas de jugement (on est « atteint » d’une maladie, on ne « souffre » pas d’une maladie; on « utilise un fauteuil roulant », on n’est pas « confiné à un fauteuil roulant »).
On met la personne au centre, sans la réduire à son handicap ou à sa situation (une personne atteinte de dyslexie plutôt qu’un dyslexique, par exemple).
Personnes en situation de handicap
On parle toujours des « personnes en situation de handicap » ou des « personnes handicapées », mais jamais des « handicapés ». On fait la distinction entre la déficience (absence ou mauvais fonctionnement d’un membre, d’un tissu ou d’un organe), l’incapacité (limitation fonctionnelle) et le handicap (impossibilité ou difficulté récurrente à faire quelque chose).